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Le parasite multicolore (Leucochloridium paradoxum) des escargots.

     Cette fois nous allons parler d’un parasite. Bien que la plupart de ces petits êtres répugnent un grand nombre de personnes, il faut tout de même souligner la magnifique adaptation qui a eu lieu pour en arriver à ce que nous pouvons voir de nos jours. Un certains nombres d’espèces parasites possèdent un cycle de vie impliquant l’alternance entre plusieurs hôtes.


      Le Leucochloridium paradoxum est un petit ver parasite au cycle de vie bien déroutant. Ces plathelminthes (vers plats) ne peuvent atteindre leur forme adulte que dans le système digestif des oiseaux. Une fois à l’intérieur, ils pourront se reproduire et pondre leurs œufs qui seront expulsés dans la nature avec les fientes de leur hôte. Les œufs se retrouvent alors largués un peu n’ importe où.

Les escargots zombies, les yeux de la mort.

    On peut alors se demander comment des œufs se trouvant au niveau du sol pourraient se retrouver  à nouveau dans le système digestif d’un oiseau. Ceci est possible grâce à l’implication d’un second hôte. C’est un gentil petit escargot vivant de feuilles et d’eau fraiche, qui n’est pas très regardant sur ce qu’il a dans son assiette. Il lui arrive parfois de manger les fientes d’oiseau qui aurait éclaboussé son déjeuner. Malheur pour ce petit escargot si son déjeuner est contaminé par les œufs du plathelminthe. Sous cette forme, le Leucochloridium Paradoxum est très résistant et peut facilement survivre à un séjour dans le tube digestif de l’escargot. Après quelque temps, le parasite va se retrouver dans l’hépatopancréas (organe faisant office de foie et pancréas) de l’escargot.  

 

     Ce petit séjour va lui permettre de se développer et de produire des sacs pulsatiles et colorés contenant des parasites sous forme de sporocystes (groupes de spores, comme pour des champignons). Ces sacs vont se diriger vers les tentacules de l’escargot, dans lesquels ils vont s’engouffrer, le tout prenant l’aspect de petites chenilles bien charnues, dodues et colorées.

    Malheureusement pour le parasite, les escargots ne se montrent que rarement en plein lumière et dans des endroits bien dégagés me direz-vous. Mais ce serai sans compter la faculté que possède le parasite à contrôler sa victime. En effet, l’escargot sera poussé à se montrer au grand jour et en place public.

 

     Le petit spectacle colorée se déroulant sur la tête du petit gastéropode ne laisse pas indifférent les oiseaux. Et ces derniers viendront picorer les tentacules de l’escargot en avalant au même passage les sporocystes du parasite. De retour dans le tube digestif d’un oiseau ce cycle reprendra depuis le début.

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      Là où le sadisme et l’ironie atteignent des sommets, c’est quand on se rend compte que non seulement la majorité des oiseaux se contentent de ne prélever que les tentacules de l’escargot, mais que comble de malheur pour lui, celles-ci régénèrent… Comme seuls les sacs sont dévorés, une partie du ver est encore dans l’escargot et ce dernier pourra recommencer à créer de nouveaux sporocystes qui iront se loger dans les nouvelles tentacules de l’escargot pour contaminer un autre oiseau.

   Voici un schéma représentant rapidement le cycle de vie du parasite. On y voit un oiseau contaminant un escargot qui contamine à son tour un second volatile. De plus, il y est bien représenté le fait qu’un escargot contaminé ne contamine pas qu’un seul oiseau du à la repousse de ces tentacules.

 

     Pour ceux qui souhaitent voir tout ça en image, je vous laisse regarder cette video.

Schéma représentant les hôtes successifs du parasite.

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