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Elysia chlorotica, la limace de mer chlorophylienne.

     Tout le monde le sait, nous avons besoin d’énergie pour vivre. Cette énergie est extraite à partir des sucres que nous pouvons trouver dans la nature. Un fruit, un carré de chocolat, des lasagnes ou bien du blanc de poulet, tant d’endroits où se cache cette énergie. Cependant, cette énergie que nous trouvons dans ce petit poulet provient de ce qu’il a mangé, c’est le principe de la chaine alimentaire. Le tout premier maillon de cette chaine est le monde végétal. Ces petits êtres extraordinaires sont capables de vivre toute leur vie (bien plus longtemps que certain animaux) sans bouger de leur emplacement de départ et sans s’attaquer aux autres êtres vivants (pour la plupart). Ceci est du au mécanisme chimique se produisant au cœur de leurs cellules dans un petit compartiment appelé chloroplaste. Cet ingénieux mécanisme est appelé la photosynthèse. Les plantes (en

La limace qui se prenait pour une feuille

tout cas les parties vertes des plantes dans la majorité des cas) vont capter la lumière dans leur chloroplaste grâce à des pigments comme la chlorophylle et transformer puis stocker cette énergie lumineuse en sucre qui sera intégré à la chaine alimentaire. Plus il y a de lumière et plus les chloroplastes vont fournir de l’énergie mais s’il y a trop de lumière cela pourrait endommager ces petits chloroplastes. Les animaux n’ont malheureusement pas la chance de pouvoir se nourrir de lumière et doivent constamment chasser pour gagner cette précieuse énergie. 

       Nous allons nous intéresser à Elysia chlorotica. Une petite limace de mer de 2 à 3 cm vivants près des côtes Est Américaine. Elle est généralement de couleur vert, mais peut aussi être rougeâtre ou grisâtre, avec de petites taches blanches ou rouge éparpillées sur le corps. Comme toutes les limaces, elle se nourrie de végétaux et dans son cas, d’algues plus précisément. A la différence des autres limaces, notre petit Elysia va brouter (l'algue hétéroconte

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Vaucheria litorea) durant deux semaines puis cesser ensuite de se nourrir pour le reste de ça vie (environ 10 mois). Le mollusque va réussir à prélever les chloroplastes des cellules végétales et les stocker dans ses propres cellules tapissant son intestin. Ces chloroplastes fourniront à leur hôte les produits de la photosynthèse (les sucres) qui lui permettront de ne plus se soucier de son estomac. Afin de gérer l’apport de lumière à ces cellules, l’animal possède des flancs parapodiaux (partie située sur le coté de son pied) qui lui donne un aspect semblable à une feuille d'arbre. Ces flancs peuvent être déployés si le rayonnement solaire est faible (pour capter un maximum de lumière), ou repliés s'il est trop fort. Malheureusement pour les petits bébés limaces, les chloroplastes survivent pendant toute la durée de vie du mollusque mais ne sont pas transférés à la descendance.

     Les plus optimistes d’entre vous sont  en train de se dire qu’ils allaient commencer un nouveau régime à base de Vaucheria litorea afin de devenir photosynthétique. Malheureusement pour nous, les chloroplastes ne codent que pour une petite partie des protéines de la photosynthèse, le reste est créé à partir de l’ADN de la plante. Il faudrait donc normalement être une plante pour pouvoir utiliser les chloroplastes comme il le faut. Cependant, les scientifiques ont trouvé au sein du génome du mollusque certains gènes d’algues (tels que psbO) permettant la survie des chloroplastes dans cet organisme.  Ils en ont conclu que le gène avait probablement été acquis par un transfert horizontal de gènes*, puisqu'il est déjà présent dans les œufs et dans les cellules germinales du gastéropode. Ce qui signifie que ces limaces ont dans leur code génétique quelques gènes d’algues qu’ils se transmettent de génération en génération (transfert vertical de gènes). Un des ancêtres de notre limace a du « voler » certaines gènes à une algue dont il s’est nourri un jour (transfert horizontal de gènes).

 

 

*Transfert de gènes entre deux individus de la même génération (par forcement de la même espèce). A l’inverse d’un transfert vertical des gènes qui est un transfert entre parents et enfants (différentes génération et même espèces)

 

 

 

 

Quelques références :

http://effetsdeterre.fr/2008/12/31/lescargot-de-mer-un-ogm-malgre-lui/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Elysia_chlorotica

 

Références photos:

Photo principal http://www.aquaportail.com/fiche-invertebre-822-elysia-chlorotica.html

Photo déploiement des flancs parapodiaux : http://montransit.blogspot.fr/2012/04/elysia-chlorotica-la-limace-hybrid.html

 

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